Utiliser la classe virtuelle du CNED pour la continuité pédagogique : retour d'expérience - Enseigner avec le numérique
 

Utiliser la classe virtuelle du CNED pour la continuité pédagogique : retour d’expérience

Outil en ligne

Camille Philippon, enseignante en anglais au collège Jacques Brel de Beuzeville (27), utilise la classe virtuelle du CNED avec ses élèves.

Quels usages faites-vous de la classe virtuelle du CNED ?

J’utilise essentiellement la classe virtuelle pour assurer un suivi complémentaire des élèves. La classe virtuelle n’est pas l’occasion pour moi d’ajouter du contenu. Mais, c’est une sorte de séance de suivi plus ou moins personnalisée en fonction des effectifs. Les élèves ont l’occasion de travailler avec moi en direct sur les documents que je propose et que j’envoie via l’ENT chaque semaine. Nous utilisons notamment le partage de documents sur le tableau commun virtuel. C’est aussi l’occasion de faire collaborer les élèves en groupes de travail. Il m’arrive également d’utiliser ces groupes de travail pour faire de la différenciation pédagogique quand mes groupes sont très hétérogènes. Par exemple, un groupe aura besoin de revoir des notions et des documents qui n’ont pas été bien compris, quand un autre pourra s’avancer sur le document que j’ai prévu d’envoyer pour une séance suivante.

Pourquoi avoir choisi d’utiliser une classe virtuelle ?

Étant professeur de langue vivante, j’ai choisi cette modalité d’enseignement car il est très important d’entendre mes élèves à l’oral. Les faire échanger entre eux et pouvoir échanger avec eux, ce sont deux des cinq compétences nécessaires à l’apprentissage d’une langue étrangère, donc il me paraissait nécessaire de proposer des classes virtuelles.

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Quelles sont les modalités d’organisation ?

Je n’ai pas rendu la présence en classe virtuelle obligatoire essentiellement pour des raisons pratiques. Je ne veux pas pénaliser les familles avec un mauvais accès internet ou avec un matériel informatique insuffisant. De même, c’est également pour ne pénaliser personne et ne pas créer trop d’inégalités que je ne donne pas de contenu dédié pendant les classes virtuelles. En effet, tous les élèves reçoivent via l’ENT l’équivalent de leur travail hebdomadaire habituel, découpé en différents envois qui correspondent chacun à une séance. Les élèves qui ne peuvent pas assister aux classes virtuelles n’ont rien à rattraper, dans la mesure où ce qui est travaillé pendant les classes virtuelles correspond au contenu lié aux envois sur l’ENT.

J’ai mis en place une heure (plus ou moins, tout dépend des besoins) de classe virtuelle par classe, sauf pour les 5e que j’ai aussi en Accompagnement Personnalisé. Comme j’ai constaté qu’ils étaient pour certains un peu perdus, j’ai ajouté une heure spécialement dédiée. Les élèves de 5e ont donc une heure en classe entière et une heure en groupes d’AP une fois tous les quinze jours, comme ils en avaient l’habitude. Cela fait pour moi en tout, vu que j’ai 7 classes, 8 heures de classe virtuelle hebdomadaires du lundi au vendredi.

Quels sont les bénéfices pour les élèves ?

Je pense que le premier bénéfice est de leur permettre de continuer de se socialiser. J’ai remarqué que cela leur fait souvent du bien de retrouver leurs camarades durant cette période de confinement, de même que de trouver du soutien dans la réalisation des tâches proposées. Cela nous permet donc de garder un lien et de continuer d’instaurer une relation de confiance qui est rendue plus chaleureuse et humaine par ces échanges en direct. Je me dis aussi que ça leur permet de retrouver un peu de l’ambiance "collège" qui leur manque parfois. Je m’en rends compte quand, en fin d’heure, ils s’attardent avant de se déconnecter pour échanger une blague, une anecdote ou leur ressenti sur la situation actuelle.

Quels sont vos conseils ?

Je pense que la plateforme fournie par le CNED peut être utilisée de différentes manières, qu’il faut prendre le temps de se familiariser avec toutes les possibilités qu’elle offre et, en fin de compte, choisir sa propre méthode d’utilisation. Si on est à l’aise avec ce que l’on propose, c’est ce qui marchera le mieux.

Je pense également qu’il ne faut pas vouloir en faire trop, même si c’est un outil précieux. Nous ne sommes pas en classe devant nos élèves donc il faut faire attention de ne pas les perdre. Il faut réellement animer la séance, mettre beaucoup de dynamisme pour garder les élèves intéressés et concentrés et accepter que, parfois, ils se fatiguent ou se déconcentrent un peu plus vite que lors d’une séance en classe. Globalement, l’important, mais c’est pareil en classe habituellement, c’est de tout faire pour continuer de leur donner envie d’apprendre et de venir à ces rendez-vous pédagogiques virtuels pour échanger et travailler certes, mais dans la bonne humeur.

Le seul vrai point de vigilance selon moi, c’est de veiller à ce que le lien pour accéder à la classe virtuelle ne circule pas en-dehors des classes pour que n’importe qui ne puisse pas se connecter. De ce point de vue, l’avantage de les faire travailler en groupes de travail, c’est que ces groupes sont isolés de la salle principale : si un inconnu se connecte en pleine séance, il arrive dans la salle principale et ne peut pas parler aux autres qui sont dans leurs espaces de travail. Le professeur a donc toute latitude pour demander à la personne de s’identifier et, le cas échéant, l’expulser de la classe en cas de refus. J’ai eu le cas d’une élève qui avait choisi un pseudonyme inadapté. Comme les autres étaient déjà en groupes, elle s’est retrouvée toute seule dans la salle principale et, une fois cette élève identifiée, je l’ai priée de partir et de se reconnecter avec son vrai nom.

Pour aller plus loin

Niveau : Collège

Discipline : Anglais

Compétences :
Interagir | Collaborer
Évoluer dans un environnement numérique